Le point de vue du terrain

Comment se passe le dispositif sur le terrain ? Quelles sont les aspects positifs ou les pistes d'amélioration ? À l’occasion du lancement de son 17ᵉ appel à projets pour le financement d’instruments, découvrez les retours sur le dispositif en 2023-2024, réalisé à partir de centaines de témoignages.

Comment vis-t-on le dispositif sur le terrain ? Comment cela se passe ? Quelles sont les aspects positifs ou les faiblesses ?

son bilan de l’année scolaire écoulée (2023-2024), réalisé à partir de centaines de témoignages recueillis auprès des acteurs du dispositif.

À la rentrée 2025, des dizaines d’orchestres verront le jour dans les établissements français et rejoindront les 1 627 orchestres à l’école (44 000 enfants) déjà actifs dans 100 départements.

Cette année, l’association a analysé près de 400 bilans envoyés et rédigés par les porteurs et porteuses de projet. Voici les principaux enseignements :

Un dispositif solide

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Dans un contexte politique, économique et social compliqué, les projets sont plutôt stables et pérennes.

  • 86 % des personnes interrogées se disent satisfaites de la coordination entre les différents partenaires du projet (établissement scolaire, établissement d’enseignement artistique, collectivité, luthier local)
  • 85 % estiment que le dispositif a eu un impact positif sur leur établissement scolaire.
  • Plus d’un tiers des établissements scolaire accueillent d’ailleurs plusieurs classes orchestres.
  • A noter également un très bon taux de renouvellement des projets de 91%.
  • On note une croissance continue des demandes de formation +50% en 5 ans (2019-2024), notamment pour la gestion des tuttis, afin d’améliorer la qualité du projet et d’adapter la pédagogie aux orchestres à l’école.

Sans surprise des obstacles subsistent et s’amplifient comme les difficultés de recrutement des enseignants et le manque ou la perte de soutiens financiers.

Épanouissement, réussite et ouverture culturelle

Les retours sont unanimes : le dispositif Orchestre à l’École améliore significativement l’épanouissement personnel, la confiance en soi et la motivation des élèves. Les termes « enthousiasme », « plaisir » et « fierté » reviennent fréquemment dans les témoignages. Les élèves se sentent valorisés par leur participation à l'orchestre, développent une meilleure estime de soi et enclenchent un cercle vertueux de la réussite.

L’orchestre à l’école permet aux élèves de découvrir de nouveaux instruments et répertoires, mais aussi de jouer dans des lieux mythiques et/ou patrimoniaux (châteaux, églises, salles de concert, théâtres etc.). « Les élèves ont découvert la musique classique et ont été surpris de l'apprécier », témoigne un porteur de projet.

Cette ouverture ne se limite pas à la musique : de nombreux projets sont liés à l’histoire ou à des thématiques culturelles. Plusieurs orchestres nous ont fait part de leur participation aux cérémonies du 11 novembre aux côtés des harmonies locales, en lien avec le travail des élèves de troisième sur le devoir de mémoire. Un bel exemple de transversalité.

Un renforcement des liens sociaux

  • Créer un orchestre à l’école, c’est aussi créer des liens, au sein de l’établissement scolaire, entre élèves, parents et partenaires. 97 % des personnes interrogées sont satisfaites des relations entre les différents participants. L'orchestre améliore le climat scolaire et favorise la cohésion, le respect, l'entraide et l'écoute. « L’orchestre à l’école a permis de fédérer les élèves et de créer une véritable dynamique de groupe », confie une porteuse de projet. Les liens entre élèves et professeurs s’améliorent également grâce au dispositif.
  • En dehors de l’établissement scolaire, les retours sont tout aussi positifs : 91 % des sondés sont satisfaits des relations entre les partenaires (établissements scolaires, conservatoires, collectivités, entreprises de lutherie locales). Les parents apprécient les progrès des élèves, s’impliquent davantage dans la vie scolaire et rentrent à nouveau dans l’école.
    L’orchestre permet aussi des rencontres avec divers acteurs de la société. « L’orchestre est allé jouer à l’EHPAD… Ce projet a permis aux enfants d’aborder d’autres aspects pédagogiques et éducatifs », raconte un porteur de projet.
  • Les jumelages entre orchestres lointains sont également plébiscités, comme celui entre Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane) et La Tremblade (Charente-Maritime), qui a marqué tous les élèves et les équipes pédagogiques. Pour la première fois depuis l'épidémie de covid, nos orchestres cherchent de nouveau des opportunités d'échanges entre orchestres du territoire même dans des contrées plus lointaines.

Pari gagné pour l’enseignement musical

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Enfin, un point fondamental ressort de tous ces témoignages de terrain : l’importance de l’enseignement musical et de la pédagogie sur mesure. Éléments clés du dispositif, ils sont perçus très positivement et associés à des progrès significatifs.

  • 95 % des sondés rapportent un bon fonctionnement musical de leur orchestre.
  • Fait marquant cette année, une continuité dans la pratique musicale après l’orchestre est observée : 81 % des personnes interrogées indiquent que des élèves issus de l'orchestre à l'école poursuivent leur apprentissage
  • 66 % affirment que certains s’étaient déjà inscrits en école de musique pendant leur participation à l’orchestre.
  • Pour encourager cet élan, 69 % des orchestres ont mis en place des initiatives, comme des réductions tarifaires et des classes passerelles pour la première année d’inscription au conservatoire ou à l’école de musique, la création de classes CHAM musique au collège etc.

Du côté des professeur·es d’instrument, les évolutions pédagogiques sont notables :

Plus de 50% des sondés déclarent avoir adapté leur enseignement dans leur conservatoire ou école de musique, grâce à leur expérience dans le dispositif.
Un renforcement de la coopération entre les professeur·es de chaque pupitre est encouragé ainsi qu’avec les professeurs de l’éducation nationale pour fluidifier davantage le projet et motiver tout un établissement.

Pour aller plus loin :

© Gaëlle Magnien