Arranger et adapter sur mesure :
un jeu d'équilibriste

L’orchestre à l’école de Montereau :
une affaire d’équipe

Un parcours d’Éducation Artistique et Culturelle

[Synthèse de la table ronde]

Un exemple de projet monté avec la SMAC « Le Moloco », l’Orchestre à l’Ecole de Montbéliard, le groupe « Mystical Faya » et l’association Orchestre à l’Ecole.

Un format de projet de parrainage

rouquine

Une communauté d’acteurs au service du projet

enjeux

Le regard de chacun des acteurs sur le projet

SCÈNE MUSIQUES ACTUELLLES DE LAVAL (LE 6PAR4)
Julie Aubry, chargée d’action culturelle de l’association Poc Pok qui porte les projets d’action culturelle de la Scène de musiques actuelles le 6PAR4 et le festival Les 3 éléphants à Laval 

Un projet pour

  • Promouvoir les artistes
  • Valoriser et soutenir la scène locale
  • Maillage et dynamique du territoire
  • Pour les élèves et les artistes, aller à la rencontre du public grâce à des conditions de mises en valeur optimales

CONSERVATOIRE DE CHATEAU-GONTIER
Guillaume Page, professeur à l’école de musique de danse et d’arts plastiques de Château-Gontier et Karine Seghi, cheffe d’orchestre et professeure d’éducation musicale du collège Victor Hugo de Château Gontier

Un projet pour….

  • Développer l’écoute, la concentration, la réactivité des élèves
  • Découvrir le milieu des musiciens professionnels
  • Favoriser l’ouverture culturelle
  • Renforcer la cohésion de groupe et la motivation des élèves
  • Valeurs de Partage musical avec les artistes (assister au concert, donner le meilleur de soi-même), une salle de spectacle (grâce à des conditions d’accueil optimales

JADE
Élève de 3e qui pratique de la musique en orchestre depuis 3 ans grâce à l’orchestre à l’école

Un projet pour …

  • Donner envie de s’améliorer et de donner le meilleur de soi

LES ARTISTES
Sébastien Rousselet et Nino Vella, Rouquine 

Un projet pour …

  • Favoriser le mélange entre pop/chanson et orchestre
  • Sortir de son environnement « d’artiste » et se confronter à de nouvelles formes de concert partagé
  • Rencontrer un public sur un moment long et privilégié

En bref, tous soulignent

  • L’importance de ce type de projet transversaux pour faire vivre leur propre projet (artistique, pédagogique, de rayonnement,)
  • La nécessité de poser tous ensemble des objectifs clairs, simples et réalisables (artistique via un répertoire adapté de manière efficace, mettant les élèves en valeur – pédagogiques via des rencontres régulières avec les artistes où le contact humain est au moins aussi important que le fait de jouer ensemble)
  • La nécessité d’écouter les contraintes de chacun et de trouver des solutions pour tous
  • La plus-value artistique et pédagogiques pour les élèves
  • La plus-value de la rencontre pour les artistes
  • La manière dont ces projets s’inscrivent pleinement dans une démarche de PEAC : un projet qui mêle Rencontre/Pratique/Connaissance pour les élèves menés par une communauté pédagogique active

Comment postuler à ce type de projet

Un format de projet de parrainage

La paroles aux ministères

[Synthèse de la table ronde]

Après un début de matinée consacré aux collectivités, place à l’intervention des représentants des ministères de tutelle. Sur scène, Isabelle Jacquot-Marchand, pour le ministère de la Culture (MCC), et Manuel Bossé, pour le ministère de l’Education Nationale (MEN). La question du positionnement des ministères vis-à-vis de l’Education artistique et Culturelle (EAC) est d’emblée posée.

Pour le MCC, toutes les actions sont mises en œuvre pour le développement d’un véritable panel de projets et de démarche d’EACs. L’idée est actuellement d’optimiser les répercussions sur les pratiques des bénéficiaires en mettant en relation ces divers projets, afin d’assurer, à terme, leur déploiement. Cette volonté est matérialisée par la création d’un Bureau des Temps de la Vie (2021, qui démontre le souhait du MCC de valoriser la participation à la vie culturelle pour tous les citoyens. Au-delà du principe de démocratisation, l’accent est désormais mis sur le principe de démocratie : tout être humain étant profondément culturel, il faut maintenant se porter davantage sur l’accès à la diversité de l’offre et des pratiques. En cela, le dispositif OAE apparaît comme une réponse pertinente : il met en avant l’accompagnement d’enfants en pleine croissance sur leur temps scolaire, et formalise une dynamique qui va les accompagner au-delà, leur permettant ainsi de devenir acteur.rices de la vie culturelle de leur territoire et d’optimiser leur relation avec les autres. Les enfants deviennent pleinement responsables, et cette condition leur ouvre des portes. Elle représente également une première clé pour un décloisonnement des pratiques et la création de liens sur le territoire. Réitérant la position de la nouvelle ministre de vouloir se consacrer à l’enfance et à la jeunesse, lsabelle Jacquot-Marchant confirme ainsi que la priorité du MCC se situe dans l’accompagnement dans l’éducation et le déploiement de l’EAC, afin de favoriser la participation jeunes et futurs adultes à la vie culturelle française.

Pour le MEN, l’EAC occupe également une place centrale dans l’orientation des politiques menées. A travers la mise en place d’un circuit court et d’une opérationnalité renforcée sur les équipes et postes fléchés sur cette thématique, le MEN la désigne comme un enjeu majeur. Le renforcement du Pass Culture, le développement des formations initiales et continues ainsi que la valorisation des actions créatrices de lien (rencontres artistes/scolaires, passerelles scolaire/établissements spécialisés.) témoignent de cet engagement. Manuel Bossé rappelle également la nécessité d’un travail commun pour une effectivité accrue. En cela, le dispositif OAE représente un partenaire pilier : en faisant appel à un aspect territorial et une logique relationnelle, ce programme met en avant une expertise essentielle sur laquelle le MEN peut s’appuyer pour déployer ses actions. Des défis sont encore à relever, comme la question de l’égalité des chances pour les enfants en zones « blanches », ou encore la valorisation du rôle des DUMI dans les projets EAC. Pour autant, le MEN souligne que la position du nouveau ministre est sans équivoque ; en manifestant son souhait de donner une place croissante à l’EAC pour les élèves, il promet un développement et une redynamisation des dispositifs à ce niveau.

Suite à cette prise de parole, un dialogue avec la salle est lancé. Durant ce temps d’échange accordé, les deux ministères confirment une attention portée aux structures privées menant à bien des missions de service public et au travail proactif effectué par les collectivités à ce niveau. Les réponses territoriales aux problématiques réfléchies par les ministères sont d’une grande importance, et apparaissent comme réellement tangibles à travers des dispositifs comme l’OAE. Pour la valorisation des droits culturels, les initiatives et compétences des collectivités sont pertinentes et légitimes ; la culture est une compétence partagée entre l’Etat et l’ensemble des collectivités territoriales, peu importe l’échelle. Seule prévaut l’objectif commun de développer les préceptes de citoyenneté et de bien-être ; et les réponses comme l’EAC et l’OAE en font bel et bien partie.

Quelques citations importantes à retenir : 

“Ce n'est pas le ministère qui fait le EAC non c'est vous tous sur le terrain très directement et pour ce qui concerne l'éducation nationale, les professeurs auprès de leurs élèves et ça c'est cette dynamique territoriale au plus près du terrain que Marianne et ses équipes font au quotidien première chose que j'ai entendu la deuxième chose c'est la logique partenariale !” - Manuel Brossé, chef de la mission Éducation artistique et culturelle au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse

“Orchestre à l'école est une association qui a un moment donné porte un dispositif qui nous a semblé intéressant parce qu'il répondait à beaucoup de questions qu'on se posait et qu'en l'occurrence quand le travail est là et qu'il est bien fait autant le faire émerger. […] Être moins dans des dispositifs descendants mais plus dans l'accompagnement des initiatives ; reconnaître aussi l'expression des besoins par les habitants eux-mêmes, par les jeunes, par les enfants. Les associés en tant qu'acteur de leur parcours.” - Isabelle Jacquot-Marchand, cheffe du bureau des temps de la vie au ministère de la Culture

Le rôle des institutions dans la mise en place des orchestres à l’école sur les territoire

[Synthèse de la table ronde]

En guise d’ouverture des 3e Assises Nationales des Orchestres à l’Ecole se déroule ce lundi 7 novembre une table ronde autour du rôle des institutions dans la mise en place des Orchestres à l’Ecole sur les territoires. A cette discussion sont conviés Pierre Vogler (Conseiller pour les politiques interministérielles, DRAC Grand Est), Thierry Aumage (DASEN, DSDEN des Hautes Pyrénées), Brigitte Sicard (Directrice adjointe des Affaires Culturelles, Ville de Clichy-sous-Bois) et Hervé Cambou (DAC, Conseil Départemental de l’Yonne) pour représenter leurs différentes collectivités et échanger avec la salle.

Pour Pierre Vogler, le dispositif Orchestre à l’Ecole entretient un lien spécifique avec les institutions du territoire. Il permet de valoriser des partenariats « noués dans l’extrême priorité » et d’instaurer un « dialogue à échelle hyper-locale », rompant ainsi avec les schémas traditionnels. Véritable pilier de l’Education Artistique et Culturelle (EAC), il représente un outil de démocratisation de la pratique artistique dont le budget de fonctionnement moyen reste « maîtrisé ». Pour ces raisons, les collectivités locales ont, selon Pierre Vogler, tout intérêt à se mobiliser pour soutenir le lancement de ces projets. La DRAC Grand Est a par exemple mis en place un soutien financier annuel pour aider à la mise en place des orchestres à l’école et pour contrer les difficultés rencontrées sur le terrain, comme un certain manque de relai au sein de l’Education Nationale où le dispositif reste encore trop peu connu.

Thierry Aumage, quant à lui, souligne l’impact territorial du dispositif Orchestre à l’Ecole. En se généralisant, ce dernier influence effectivement le territoire et la vie locale, dans lesquels il vient s’inscrire et rayonner. C’est pourquoi la DSDEN des Hautes Pyrénées a véritablement encouragé un travail de restructuration départemental autour de la question de l’EAC. En montrant que les Orchestres à l’Ecole pouvaient irriguer le département entier, et pouvaient faciliter l’accès à la culture pour un maximum d’enfants, la collectivité locale a choisi de faire valoir le potentiel synergique du dispositif qui représente, selon elle, un levier dans la construction territoriale et citoyenne.

Cette dimension synergique est également valorisée par Brigitte Sicard, qui explique combien le dispositif Orchestre à l’Ecole affecte aussi la relation entre la collectivité, l’école et les habitant.es (parents, enfants). En plus de porter des vertus pédagogiques fortes, ce projet permet réellement à toutes les entités présentes sur le territoire de dialoguer et de coopérer. C’est pour soutenir cette dynamique que la Ville de Clichy-sous-Bois a donc décidé de beaucoup investir dans les orchestres à l’école : leur financement est, par ailleurs, complété par les ressources allouées aux Cités Educatives. Il nécessiterait néanmoins davantage de soutien, afin de se pérenniser dans le temps et d’assurer une continuité aux participant.es.

Pour Hervé Cambou enfin, les orchestres à l’école représentent l’occasion de véritablement interroger les schémas départementaux. En orientant ces derniers vers la culture, comme c’est le cas dans l’Yonne, l’accent est mis sur l’accessibilité à l’offre culturelle et aux pratiques artistiques. Pour en faire bénéficier le plus grand nombre, les dispositifs intersectionnels comme Orchestre à l’Ecole sont valorisés. Ils représentent des projets « à la frontière de tout ce qui est éducation artistique, éducation d’enseignement spécialisé, pratiques amateurs » et incarnent les fondements d’une dynamique de réseau qui continue de grandir et d’évoluer. Les collectivités territoriales ont ainsi la possibilité d’animer ce réseau, de participer à sa construction, à son articulation et à sa croissance exponentielle.

Après un temps d’échange avec la salle, l’ensemble des interlocuteur.ices rappellent l’importance de la collaboration et de l’effort collectif dans la mise en place de dispositifs comme Orchestre à l’Ecole. Ces projets ont l’avantage de faire se réunir différentes parties prenantes, et de toucher, à terme, le plus grand nombre. Les institutions nationales et locales doivent réellement encourager la coopération, ainsi que la mutualisation des compétences. Si les collectivités territoriales ont cette particularité de pouvoir décider de ce qu’elles valorisent, les initiatives comme celles de la DRAC Grand Est ou du Conseil Départemental de l’Yonne n’en sont encore qu’à leurs prémisses. En attendant une évolution, le dispositif Orchestre à l’Ecole apparaît donc comme d’autant plus nécessaire.

Quelques citations importantes à retenir : 

« En deux ans nous sommes passés de 1 ou 2 orchestres à une dizaine et je pense que nous allons accompagner ce mouvement le plus longtemps possible. […] Il nous a semblé important d’animer ce qu’on essaye de construire, c’est à dire un réseau d’écoles qui collaborent entre elles, qui se parlent”. - Hervé Cambou, directeur des Affaires culturelles - Conseil départemental de l’Yonne

“On oublie d’aller vers la culture assez naturellement donc il faut créer l’envie, il faut créer le besoin et il faut trouver la structure qui vous aidera à ça, et OAE a été un instrument formidable […] Pour pouvoir construire un citoyen épanoui et bien il faut toucher à tout”. - Thierry Aumage, DASEN des Hautes-Pyrénées

“C’est un excellent moyen pour inciter les établissements d’enseignement artistique à interroger leur stratégie de recrutement d’élèves mais également leur pratique pédagogique et de s’adapter à une société dont les mutations sont de plus en plus profondes et rapides. “   “L’immense intérêt de l’OAE c’est que ça permet de rompre avec un schéma traditionnel ou l’effort individuel permet ensuite, au bout de quelques années, de s’épanouir, dans une pratique collective.” - Pierre Vogler, conseiller pour les politiques interministérielles de la DRAC Grand-Est

“Faire venir les parents parce que dans ce projet il y a la ville, il y a l’OAE, il y a l’éducation nationale, il y a les enfants et puis il y a les parents.[…] Pour nous c’est très très important que les parents s’impliquent dans les projets. […] Ils viennent en réunion, naturellement pour certains ça paraît évident, et bien je peux vous dire que quand on a plus des ¾ des parents on est content. Par contre ils sont tous là quand leurs enfants ont une petite prestation”. - Brigitte Sicard, directrice-adjointe des Affaires culturelles pour la ville de Clichy-sous-Bois