Une étude sur le dispositif Orchestre en Classe, cousin suisse d’Orchestre à l’Ecole, démontre qu’en termes de mémoire de travail, d’attention, de vitesse de traitement de l’information, de flexibilité cognitive et de raisonnement abstrait, les effets de la pratique orchestrale sont bien plus significatifs que l’enseignement musical classique (à savoir 2h de chorale et de sensibilisation musicale).
©stephanie-Pelissier_Julien-Bercy
Les résultats d’une étude du professeure Clara James (PhD en neurosciences et violoniste professionnelle) sur le dispositif suisse « Orchestre en Classe » sont impressionnants : les enfants musiciens sont avantagés en ce qui concerne la mémoire de travail, l’attention, le raisonnement abstrait, le traitement visuo-spatial, les fonctions exécutives, ainsi que diverses capacités linguistiques dont la mémoire verbale. Selon certain-e-s auteur-e-s, les avantages vont même jusqu’à inclure les mathématiques, le QI ou les capacités sociales !
L’étude avait pour ambition de comparer le développement cognitif et sensorimoteur d’enfants participant au programme Orchestre en Classe avec celui d’enfants de classes du même degré n’ayant pas reçu cette formation. Pour réaliser l’étude, deux groupes ont été constitué :1) 34 élèves ont reçu pendant 2 ans, un cours d’instrument de 45 min à raison de 2 fois par semaine au sein de l’école. Les cours sont en orchestre avec instruments à cordes et dispensés par un musicien professionnel de l’école de musique.2) En parallèle, le groupe témoin avait 2 cours de 45 min : un cours de chorale et un cours de sensibilisation à la musique, dispensé par un maître spécialisé.
En conclusion, la pratique musicale en groupe tel que le programme Orchestre en Classe renforce le développement cognitif et sensorimoteur des enfants à différents niveaux. Idéalement, le programme Orchestre en Classe devrait être offert à tous les enfants dans les écoles primaires publiques à Genève sur une période de deux ans, voire plus longue. En effet, la plupart des gains ont été constatés après les deux ans complets de l’étude, mais n’étaient pas encore confirmés après une année.
Il est donc vraisemblable que des gains encore plus importants seraient possibles avec une participation plus longue et/ou plus précoce, la plasticité neuronale étant maximale avant l’âge de 7 ans.